Washington menace l'UE de représailles si la régulation numérique européenne n'évolue pas
<img src="https://letemps-17455.kxcdn.com/photos/21e96b7c-9e53-4461-ad3d-7a746351688f/medium"/>La Maison-Blanche se dit prête à mettre en place «des droits d'entrée ou de restrictions aux services étrangers» envers les entreprises européennes si l'UE maintient sa régulation du secteur numérique. Les Européens réfutent les accusations sur son aspect «discriminatoire»Washington dénonce, une fois de plus, la régulation européenne du secteur numérique qui vise à «restreindre, limiter et décourager» l'activité des entreprises américaines. Les Etats-Unis ont donc menacé mardi l'Union européenne (UE) et ses pays membres de représailles s'ils la maintiennent.«L'UE et certains Etats membres ont persisté dans leur approche discriminatoire et (leur) harcèlement avec des procès, impôts, amendes et directives visant les fournisseurs américains de services», a écrit dans un message sur X le bureau du représentant de la Maison-Blanche pour le Commerce (USTR). «S'ils persistent», ajoute-t-il, «les Etats-Unis n'auront d'autre choix que d'utiliser tous les outils à disposition pour contrer ces mesures déraisonnables.»
The European Union and certain EU Member States have persisted in a continuing course of discriminatory and harassing lawsuits, taxes, fines, and directives against U.S. service providers. U.S. services companies provide substantial free services to EU citizens and reliable…— United States Trade Representative (@USTradeRep) https://twitter.com/USTradeRep/status/2000990028835508258?ref_src=twsrc%5Etfw
De son côté, l'UE a assuré qu'elle allait continuer à réguler le secteur du numérique «équitablement» malgré les menaces américaines, assurant appliquer ses règlementations «sans discrimination». «Comme nous l'avons expliqué à de nombreuses reprises, nos règles s'appliquent de manière égale et équitable à toutes les entreprises opérant dans l'UE», a déclaré Thomas Regnier, porte-parole de la Commission européenne. «Nous continuerons à appliquer nos règles de façon équitable et sans discrimination.»
Lire aussi: <a href="/articles/reguler-le-monde-numerique-au-risque-de-tuer-l-innovation-l-union-europeenne-se-trouve-sous-pression-maximale" rel="nofollow">Réguler le monde numérique au risque de tuer l’innovation? L’Union européenne se trouve sous pression maximale</a>
«Une trahison navrante vis-à-vis de la «petite tech»»
La Maison-Blanche n'a cessé de critiquer depuis le début de l'année les régulations européennes sur les services numériques et les enquêtes et amendes infligées par la Commission européenne contre les abus des géants américains du numérique.Une position que regrette cependant Luther Lowe, un des principaux responsables de Ycombinator, un important incubateur de startups dans la Silicon Valley, qui y voit, dans un message posté sur X, «une trahison navrante vis-à-vis de la «petite tech»» de la part «d'une partie du gouvernement américain sous la coupe» des grandes entreprises du secteur.
Big Tech wants Trump to kill Europe's antitrust law before it really bites. That would be a huge mistake — and betray his own pro-startup agenda. My take in https://twitter.com/FinancialTimes?ref_src=twsrc%5Etfw
«La directive sur le marché européen du numérique (DMA) débloque des parts de marché pour les petites entreprises américaines» du secteur du numérique, a-t-il défendu. «Elle devrait être copiée et non attaquée.»
Plusieurs milliards d'euros d'amendes infligés
Dernier exemple en date d'amende infligée par l'UE, celle de 120 millions d'euros imposée début décembre au réseau social X, propriété du milliardaire Elon Musk, allié du président américain Donald Trump.La Commission reprochait au réseau social de ne pas respecter le règlement européen sur les services numériques (DSA), une décision vue comme «une attaque contre toutes les plateformes technologiques américaines et le peuple américain», avait fustigé le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio. Cette loi est entrée en vigueur il y a deux ans pour lutter contre les contenus illégaux et dangereux en ligne, et impose des obligations renforcées aux plus grandes plateformes actives dans l'UE. Ces dernières années, l'UE a imposé plusieurs milliards d'euros d'amendes aux grands groupes américains du numérique, pour non respect de la législation européenne.
Lire aussi: <a href="/articles/transparence-les-geants-du-net-astreints-en-europe-a-des-regles-sans-precedent" rel="nofollow">Transparence: les géants du net astreints en Europe à des règles sans précédent avec le DSA</a>
Menace de droits d'entrée ou de restrictions aux services étrangers
«Des entreprises européennes de services ont eu la possibilité d'opérer librement aux Etats-Unis depuis des décennies, profitant de l'accès à notre marché et à nos consommateurs», a rappelé le bureau de l'USTR dans son message, citant notamment Accenture, CapGemini, Publicis ou encore la licorne française de l'intelligence artificielle (IA) Mistral. «Si des mesures de représailles étaient nécessaires, la loi américaine permet la mise en place de droits d'entrée ou de restrictions aux services étrangers, parmi d'autres possibilités», a-t-il menacé.Washington a appelé à plusieurs reprises l'UE à assouplir ses directives relatives au secteur du numérique, mettant notamment dans la balance un abaissement possible des droits de douane imposés à l'acier et l'aluminium européens.Le bureau de l'USTR a également prévenu les «autres pays qui envisagent une stratégie similaire à l'UE en la matière» d'une «réponse identique» de la part des Etats-Unis.
https://www.letemps.ch/articles/washington-menace-l-ue-de-represailles-si-la-regulation-numerique-europeenne-n-evolue-pas
<img src="https://letemps-17455.kxcdn.com/photos/21e96b7c-9e53-4461-ad3d-7a746351688f/medium"/>La Maison-Blanche se dit prête à mettre en place «des droits d'entrée ou de restrictions aux services étrangers» envers les entreprises européennes si l'UE maintient sa régulation du secteur numérique. Les Européens réfutent les accusations sur son aspect «discriminatoire»Washington dénonce, une fois de plus, la régulation européenne du secteur numérique qui vise à «restreindre, limiter et décourager» l'activité des entreprises américaines. Les Etats-Unis ont donc menacé mardi l'Union européenne (UE) et ses pays membres de représailles s'ils la maintiennent.«L'UE et certains Etats membres ont persisté dans leur approche discriminatoire et (leur) harcèlement avec des procès, impôts, amendes et directives visant les fournisseurs américains de services», a écrit dans un message sur X le bureau du représentant de la Maison-Blanche pour le Commerce (USTR). «S'ils persistent», ajoute-t-il, «les Etats-Unis n'auront d'autre choix que d'utiliser tous les outils à disposition pour contrer ces mesures déraisonnables.»
The European Union and certain EU Member States have persisted in a continuing course of discriminatory and harassing lawsuits, taxes, fines, and directives against U.S. service providers. U.S. services companies provide substantial free services to EU citizens and reliable…— United States Trade Representative (@USTradeRep) https://twitter.com/USTradeRep/status/2000990028835508258?ref_src=twsrc%5Etfw
De son côté, l'UE a assuré qu'elle allait continuer à réguler le secteur du numérique «équitablement» malgré les menaces américaines, assurant appliquer ses règlementations «sans discrimination». «Comme nous l'avons expliqué à de nombreuses reprises, nos règles s'appliquent de manière égale et équitable à toutes les entreprises opérant dans l'UE», a déclaré Thomas Regnier, porte-parole de la Commission européenne. «Nous continuerons à appliquer nos règles de façon équitable et sans discrimination.»
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«Une trahison navrante vis-à-vis de la «petite tech»»
La Maison-Blanche n'a cessé de critiquer depuis le début de l'année les régulations européennes sur les services numériques et les enquêtes et amendes infligées par la Commission européenne contre les abus des géants américains du numérique.Une position que regrette cependant Luther Lowe, un des principaux responsables de Ycombinator, un important incubateur de startups dans la Silicon Valley, qui y voit, dans un message posté sur X, «une trahison navrante vis-à-vis de la «petite tech»» de la part «d'une partie du gouvernement américain sous la coupe» des grandes entreprises du secteur.
Big Tech wants Trump to kill Europe's antitrust law before it really bites. That would be a huge mistake — and betray his own pro-startup agenda. My take in https://twitter.com/FinancialTimes?ref_src=twsrc%5Etfw
«La directive sur le marché européen du numérique (DMA) débloque des parts de marché pour les petites entreprises américaines» du secteur du numérique, a-t-il défendu. «Elle devrait être copiée et non attaquée.»
Plusieurs milliards d'euros d'amendes infligés
Dernier exemple en date d'amende infligée par l'UE, celle de 120 millions d'euros imposée début décembre au réseau social X, propriété du milliardaire Elon Musk, allié du président américain Donald Trump.La Commission reprochait au réseau social de ne pas respecter le règlement européen sur les services numériques (DSA), une décision vue comme «une attaque contre toutes les plateformes technologiques américaines et le peuple américain», avait fustigé le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio. Cette loi est entrée en vigueur il y a deux ans pour lutter contre les contenus illégaux et dangereux en ligne, et impose des obligations renforcées aux plus grandes plateformes actives dans l'UE. Ces dernières années, l'UE a imposé plusieurs milliards d'euros d'amendes aux grands groupes américains du numérique, pour non respect de la législation européenne.
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Menace de droits d'entrée ou de restrictions aux services étrangers
«Des entreprises européennes de services ont eu la possibilité d'opérer librement aux Etats-Unis depuis des décennies, profitant de l'accès à notre marché et à nos consommateurs», a rappelé le bureau de l'USTR dans son message, citant notamment Accenture, CapGemini, Publicis ou encore la licorne française de l'intelligence artificielle (IA) Mistral. «Si des mesures de représailles étaient nécessaires, la loi américaine permet la mise en place de droits d'entrée ou de restrictions aux services étrangers, parmi d'autres possibilités», a-t-il menacé.Washington a appelé à plusieurs reprises l'UE à assouplir ses directives relatives au secteur du numérique, mettant notamment dans la balance un abaissement possible des droits de douane imposés à l'acier et l'aluminium européens.Le bureau de l'USTR a également prévenu les «autres pays qui envisagent une stratégie similaire à l'UE en la matière» d'une «réponse identique» de la part des Etats-Unis.
https://www.letemps.ch/articles/washington-menace-l-ue-de-represailles-si-la-regulation-numerique-europeenne-n-evolue-pas